Africa Renaissance

Africa Renaissance

Fondement politique de l'Afrique

Quel fondement politique pour la renaissance africaine ?

Il est devenu évident que pour fonder un redressement conséquent  du continent noir, il sera préférable de partir de l’Afrique elle-même. Si au niveau culturel le débat n’est pas clos à cause des divergences de vue sur « L’Afrique a-t-elle une ou plusieurs cultures différentes, sinon opposées ? », la questimon se pose également au niveau politique. En effet, quelle accointance peut-il y avoir entre la politique du Moogho (empire des Moose du Burkina) depuis son origine, la politique africaine du temps des pharaons de Ménès ou de Séti 1er, et celle des Dogons des falaises de Bandiagara par exemple ? En toute objectivité, il est essentiel de reconnaître que s’il y a des accointances, il y a aussi autant, sinon peut-être plus de divergences. Prenons un exemple simple qui peut parfois faire sourire : l’attitude des Naaba du Moogho par rapport à la notion d’avoir et celui de supériorité entre eux et leurs sujets. On reconnaît jusqu’aujourd’hui qu’aucun sujet n’avait le droit d’être par exemple plus joliment vêtu que son Naaba ! Si une telle situation arrivait, le Chef (Naaba) faisait tout simplement dévêtir  « l’impertinent » séance tenante. Surtout d’ailleurs quand le vêtement en question concernait le couvre-chef. Porter un bonnet plus beau que celui du chef, quelle effronterie ! On dit que certains malheureux en auraient tout simplement perdu la vie. Face à cette façon d’avoir fait ou de faire, le Pharaon tout en  se considérant comme le fils de Râ (Sara), il ne se voyait pas moins comme le serviteur de ses sujets « Le roi a été créé dès l’œuf, pour servir la société des hommes », dit un texte égyptien. Quant au Hogon chef des Dogons, son existence n’a jamais été autre chose que celle d’un serviteur de son peuple! Une fois élu, il entrait dans sa maison, pour ne sortir que de temps à autre pour certaines cérémonies ! Il va sans dire que les deux derniers (Pharaon et Hogon) n’avaient même pas d’occasion de parader au sein de la population pour avoir des besoins de la nature de ceux du Naaba mossi !

Si nous devons fonder une politique sur le socle africain, lequel devrions-nous préférer entre celui du Naaba d’une part ou ceux du Pharaon et du Hogon de l’autre ? En toute évidence, il semble que la chefferie mossi a subi une évolution qui l’a considérablement éloignée de la notion originelle de la chefferie africaine, et il convient de mettre le comportement cité ci-dessus au compte de cela. D’ailleurs jusqu’au temps de Soundjata Kéita, la charte de Kouroukan Fouga soutenait toujours à l’article 20 que : « On est maître de l’esclave, mais pas du sac qu’il porte » ! La distinction est très nette. Alors que jusqu’aujourd’hui encore, un proverbe mossi dit que « La chefferie est bonne à cause de son pouvoir de commettre l’injustice impunément. » !

Sans revenir sur l’évolution qu’a subi le pouvoir africain à travers le temps, dont on peut se rendre compte de l’ampleur en lisant : « Sur le chemin de Maât : comment gérer l’Etat négro-africain. »[1], nous devrions toujours avoir en mémoire ces paroles mémorables du père de la Révolution Démocratique et Populaire, le président Thomas Sankara qui affirmait qu’il « Faut toujours avoir la science de son malheur. » !

La renaissance africaine pointe. Attention à ne pas rater le coche pour une quelconque raison de précipitation, d’amour personnel, d’humeur ou d’ignorance ! Un oncle disait toujours que : « Les jeunes d’aujourd’hui ne savent plus chercher l’argent. Quand ils gagnent 25 francs, ils en bouffent 20 ! Lorsqu’ils ont 50, ils dilapident 45 ! Or ce qu’il convient de faire, c’est d’amasser l’argent pièce par pièce, patiemment. Lorsqu’il devient une fortune colossale, alors on se couche sur le dos et on le bouffe avec les talons ! ».

 



[1] Bétéo D. NEBIE : Sur le chemin de Maât : comment gérer l’Etat négro-africain. Editions MENAIBUC. Paris 2011



13/07/2013
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