L'Afrique bloquée par l'ethnicisme ?
Afrique, vous avez dit tribalisme ?
Il est remarquable que lorsqu’un conflit éclate en Afrique, tous les médias occidentaux semblent avoir les mêmes réflexes dans la recherche des causes éventuelles : le tribalisme !
Il est de notoriété publique que l’homme africain est beaucoup plus grégaire dans sa structure sociale que l’Occidental ou l’Oriental. Il semble donc normal que cet Africain soit beaucoup plus porté vers sa famille, son clan, son ethnie ou sa race. Ces différentes structures sont en effet les premières où l’être humain est en mesure d’exprimer et de vivre son besoin de solidarité. Cela implique que ces structures sociales répondent aux besoins essentiels de chacun de leur membre. La question est maintenant de savoir si l’homme africain est incapable d’aller au delà de celles-ci, au point qu’il se retrouve comme différent des autres hommes (asiatique et occidental) qui, eux, peuvent transcender ces structures primaires pour exprimer leur solidarité dans des ensembles plus vastes comme les royaumes, les Etats modernes, etc.
Une seule remarque balaie cette insinuation : non seulement l’Afrique a connu des structures étatiques multiraciales et multi-ethniques, mais surtout les Africains ont été les premiers à avoir imaginé ce genre de regroupements humains ! Au moment de la XVIIIè Dynastie égyptienne en effet, c’est-à-dire à l’apogée de la civilisation pharaonique, (du temps des Aménophis, de la Reine Hatshepsout, d’Akhenaton, etc.) la quasi-totalité des autres peuples aujourd’hui présentés comme civilisés, vivaient dans la barbarie au point que le pays des pharaons, c’est-à-dire l’Afrique, apparaissait comme un Eldorado dans lequel tous voulaient vivre et que beaucoup ont essayé d’assujettir ! Il semble donc scientifiquement établi que l’Africain n’est pas congénitalement incapable de construire des ensembles sociaux plus grands que les tribus ou les clans !
Mais me direz-vous, d’où vient qu’aujourd’hui l’Africain se reconnaît essentiellement dans ces entités primaires (ethnie ou tribu), dans nos Etats modernes ? Le fait que même les dirigeants aient cette tendance fâcheuse à ne vouloir favoriser que leurs proches parents ne contredit-il pas ces dispositions antérieures ci-dessus mentionnées ?
En détruisant les structures africaines spécifiques, dans leurs besoins de conquêtes et de domination, les Occidentaux ont tout simplement ramené les Africains sur les seules organisations sociales qui restaient et les seules auxquelles ils avaient confiance. De toutes manières, que pouvaient-ils faire d’autre ? Les Etats dans lesquels nous vivons aujourd’hui ne nous donnent pas suffisamment de garanties sociales au point que nous nous y reconnaissions autant que dans nos tribus, clans, races ou familles ! Et tant qu’il en sera ainsi, les Africains réagiront toujours comme ils le font actuellement. Comment des hommes aussi portés vers la solidarité qui implique un minimum de confiance fondée sur un minimum de justice, peuvent-ils donner leur cœur à des structures visiblement inadaptées à leur moi social profond, des structures essentiellement régies par la liberté individuelle au lieu du grégarisme séculaire ?
Si les Africains sont donc des tribalistes, c’est d’abord la faute des Occidentaux qui les ont forcés à adopter des structures en rapport de contrariété avec leur fond culturel. Si ces Occidentaux en sont contents, au point de chercher notre humiliation en mettant à chaque fois le doigt sur cette plaie ouverte par eux-mêmes, c’est qu’ils sont des êtres qui sont en deçà de ce que doivent être des humains dignes de ce nom ! Si les dirigeants africains sont incapables d’adapter la camisole de force occidentale pour en faire une jolie parure auréolée de notre fond propre, c’est qu’ils sont des incapables, des avortons indignes de leur race et du génie de leurs pères ! Qu’ils arrêtent d’accuser les autres, eux qui ont décidé consciemment de gérer la destinée de leurs concitoyens ! Eux qui, dans la gestion du pouvoir, ne cherchent que le beurre et l’argent du beurre simultanément. Personne ne peut raisonnablement reprocher quoi ce soit aux peuples de l’Afrique. Mais hélas, « L’avare est réellement tombé sur une carcasse d’éléphant » !
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