Africa Renaissance

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L'éducation africaine est inadéquate

Chômage : la preuve par neuf

 

A quoi sert une éducation ? Il semble que sous tous les cieux, l'éducation a pour rôle d'inculquer à de jeunes êtres, les éléments essentiels à la maîtrise par eux, de tout ce qui leur est nécessaire, pour réussir leur vie dans le milieu qui est le leur, et même parfois au delà. Par voie de conséquence, un système d'apprentissage qui ne permet point à ceux-ci cette maîtrise afin de mener une existence convenable, c'est toute autre chose qu'une éducation ! Et c'est précisément le contre-exploit qu'a réussi ce qu'il  est convenu d'appeler les éducations africaines d'après indépendances. Les preuves sont formelles ! Une seule parmi les plus éclatantes.  Avec à peine un cinquième de la population éduquée, le chômage sous nos cieux est exorbitant ! Ne serait-il pas une bêtise, dans ces conditions, de chercher l'éducation pour tous, c'est-à-dire celle qui concernerait cent pour cent d'enfants éduqués ? Cela serait-il autre chose qu'une bombe destinée à emporter dans sa déflagration l'ensemble des éducateurs sinon toute la société qui aurait produit une telle ineptie ?!  On éduque pour permettre l'emploi et notre éducation est le chemin le plus sûr qui mène au chômage ! Les Anciens ont  assuré que : « Le jour de l'accouchement, il n'y a de honte pour aucune femme » ! Les responsables africains chargés de l'éducation sont donc aujourd'hui sommés de nous donner réponses à ces questions :

-         A quoi sert par exemple pour nos enfants, l'obligation d'apprendre l'anglais, l'espagnol, la géographie, la chimie,  la physique, le français (la liste n'est pas exhaustive) ? Quelles sont les matières parmi tout cela, qui donnent une assurance que la vie de tous les jours de ceux qui sortiront diplômés du système, sera une réussite ? L'objectivité ne nous commande-t-elle pas de répondre : aucune ? Alors pourquoi les apprend-on aux enfants ?

-          Pourquoi ne leur enseigne-t-on point correctement l'agriculture et l'élevage, domaines dans lesquels il y aura toujours du travail pour tout le monde, sous nos cieux, pendant longtemps ? Avec cet avantage que même s'ils ne peuvent devenir riches avec leurs produits agricoles ou d'élevage, du moins pourraient-ils s'en servir pour se nourrir ! Cela ne nous permettrait-il pas d'éviter de commander autant de céréales de l'étranger, céréales qui nous coûtent tant en devises ? Pour ceux qui pensent qu'on ne développe pas un pays avec les seuls agriculture et élevage, il faut répondre : cela est vrai ! Mais quel est le premier pas du développement qu'un ventre bien rempli ? Ou dit autrement, où a-t-on vu un peuple famélique être développé, sans avoir au préalable résolu le handicap du « bien manger » d'abord ?

On nous servait naguère, la rengaine de la validité de nos diplômes. On disait alors que pour que nos diplômes soient valables internationalement, nous devrions suivre les programmes et matières « imposés » et dont nous avons donné liste de quelques-uns ci-dessus. Maintenant que ces diplômes ne servent plus à rien, pourquoi s'agrippe-t-on toujours à ces clichés désormais désuets et surannés ? Quelqu'un peut-il encore douter que les diplômes que confère notre éducation ne servent point à grand-chose ? Pourquoi avec un BEPC, un Bac, une Licence, une maîtrise, ou même un Doctorat, chôme-t-on ? Imaginez qu'il faut totaliser vingt ans de scolarité au minimum, pour obtenir un Doctorat ! 

Et paradoxalement, c'est dans les milieux non scolarisés qu'il y a le moins de chômage ! En effet, ceux qui n'ont fréquenté aucune école moderne, restés en contact avec l'éducation traditionnelle, eux ont toujours eu quelque chose à faire à tout moment. Non seulement dans le système traditionnel il n'y avait pas de chômage, mais encore, nous avons la preuve que nos aïeux avaient même imaginé un système « pour interdire la paresse », système que les Mandénka appelaient le  « Könögben Wölö ». Non seulement tout le monde avait du boulot, mais le « Könögben Wölö » interdisait même la paresse ! Il est donc clair qu'au constat de ses résultats, notre système éducatif post-indépendances est moins bon que celui de nos ancêtres. Personne ne peut dire le contraire ! N'est-ce pas que : « C'est dans l'aire de la lutte qu'on reconnaît le grand lutteur » ! Alors « A quoi servent  les rhétoriques pour faire savoir qu'on est bon danseur, pendant que résonnent les tam-tams et que les flûtes laudatives miaulent les exploits des virtuoses du Couper-décaler  » ? Alors, grands patrons, maîtres de l'Afrique, responsables tout puissants, que pouvez-vous dire pour votre défense ?! Maintenant que « La natte est étalée, la belle fille aussi, faudra-t-il vraiment qu'on vous dise encore ce qu'il convient de faire » ?

 

Atelier régional de concertation entre traditionalistes mandingues et communicateurs des Radios Rurales : La charte de Kurukan Fuga. Kankan (Guinée) du 02 au 12 mars 1998. 

Je suis très heureux que vous ayez pu consulter ce blog



06/12/2007
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