La pierre d'Angle
Gouvernement mondial : la pierre d’angle.
Un jeune frère qui vit en République d’Allemagne a lu notre réflexion sur « Un gouvernement mondial est possible », et a trouvé la pensée d’autant plus intéressante que, dit-il : « … il (le gouvernement mondial) n'est pas seulement possible, mais est aussi en cours! Seulement, je ne sais pas s'il se positionnera dans le sens que nous voulons, toi et moi, et quel en sera le prix à payer! ». J’estime alors qu’il est nécessaire dans ces conditions de poursuivre la réflexion, et de détailler notre point de vue, de manière à pouvoir, le cas échéant l’opposer à d’autres, afin de permettre une mise en commun éventuelle. Dans cette perspective, on pourrait se demander quel pourrait être l’élément essentiel, la charpente autour de laquelle cette perspective d’un gouvernement mondial pourrait être réalisée. J’ai bien indiqué dans le texte que « l’Etat » qui doit gérer le gouvernement mondial, devrait être « multi national ». Dans mon esprit cette dimension est non seulement indispensable, mais surtout elle est la Pierre d’Angle de toute l’entreprise. La situation des Etats du monde moderne n’est malheureusement pas un bon indicateur de ce à quoi nous pensons. C’est dire qu’il n’y a guère un modèle d’Etat que nous estimons digne d’être un modèle de l’Etat envisagé. La majorité des pays du monde sont fondés sur l’Etat-nation dont l’Occident s’est toujours montré le farouche défenseur. Dans une moindre mesure l’Etat fédéral des Etats-Unis d’Amérique pourrait donner une idée de ce à quoi nous pensons. Mais il faudrait beaucoup plus.
Le Gouvernement mondial sera d’autant plus solide que la base le sera. Cette base sera la manière dont les différentes composantes seront considérées et traitées au sein de l’organisation. A ce propos, les exemples de l’Etat des pharaons et celui du Mali de Soundiata Kéita, devraient être les modèles les plus approchants. Dans ceux-ci, le respect de tous les éléments composant l’Etat, était la règle. Ainsi, le respect de la spécificité de chacun était une donnée essentielle. Avant d’entrer dans l’Etat, chacune des composantes devrait savoir ce qu’elle accepte venant du pouvoir central et ce dernier devrait autoriser les spécificités que revendiquent celles-ci. Cette clause devrait être intangible tant que les deux parties n’ont pas décidé d’un commun accord de la rediscuter. Ici, le machiavélisme (sur lequel la politique moderne est fondée) sera l’erreur à ne pas commettre sous aucun prétexte. Comment faire dans un monde qui considère toujours le célèbre florentin comme l’un des meilleurs sinon le meilleur politologue dont les préceptes sont devenus évangile ? Cela sera un des obstacles à franchir. Il faudrait donc mesurer les chances d’un gouvernement à l’échelle planétaire à l’aune des grands de ce monde à pouvoir s’élever au-dessus du machiavélisme qui est l’autre nom de l’arbitraire et des injustices que l’on constate dans la mise en œuvre des relations entre hommes politiques, dirigeants et population et relations internationales. Le mépris et les injustices qui caractérisent la géopolitique internationale ne nous permet pas de penser que l’entreprise de la mise en œuvre d’un gouvernement planétaire, sera aisée.
Pour réussir ce projet colossal mais salutaire pour l’humanité entière, il faudrait donc que l’humain soit amené à se débarrasser d’une tare presque naturelle : l’égocentrisme. Le contraire de cette insuffisance humaine est sans doute la tolérance qui permet d’accepter l’autre tel qu’il est. Mais rassurez-vous cela n’a rien à voir avec une foi ou une religion ! L’avantage que le monde d’aujourd’hui a pour réussir une telle prouesse est probablement le fait que tous les hommes peuvent se « côtoyer » à travers nos progrès scientifiques. En effet, si la méconnaissance et l’ignorance créent la méfiance et le rejet, l’amour et la tolérance eux, se fondent sur la connaissance de l’autre ! Il reste entendu qu’on ne pourra jamais durablement tenir un homme ou un groupe d’hommes autrement que sur son (ou leur) bon vouloir. Il n’est pas intelligent dans ces conditions de croire pouvoir faire marcher des êtres humains par le système de Machiavel ! Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est aujourd’hui que nous avons le plus de chance de pouvoir réaliser un projet aussi « pharanonesque » d’un Etat multi national ! « Quand le disciple est prêt, le maître arrive. » assure la sagesse des temples de l’Egypte pharaonique.
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