La preuve
Et la
preuve arriva
La réponse que nous avons apportée à madame
Françoise GERARD, sur son article du 10 décembre 2005, paru dans le bimensuel
burkinabé L’Evènement, a provoqué des vagues du côté de l’Hexagone (cf.
L’Evénement N° 90 du 25 avril 2006n p.13). Monsieur Jean Philippe DIEMERT s’est
en effet penché sur cette réponse et la juge vraiment à côté de la question
essentielle. Avant de nous pencher sur ses arguments, relevons que cette
réaction de monsieur DIEMERT nous a tout de suite fait penser à une des
répliques avancées par un des plus grands fondateurs du mythe nègre et
de la falsification moderne de l’histoire de l’Egypte pharaonique, et
donc de l’Afrique noire. Champollion-Figeac dans son livre intitulé : L’Egypte
ancienne paru en 1939 affirme sereinement : « L’opinion
selon laquelle l’ancienne population de l’Egypte ancienne appartenait à la race
nègre africaine, est une erreur qui a longtemps été adoptée comme une
vérité….Volney invoque celle d’Hérodote qui, à propos des habitants de
Parlant d’abord d’aspects secondaires,
monsieur DIEMERT avance audacieusement : « C’est une évidence que
la civilisation égyptienne est une civilisation africaine, personne ne le nie. »,
affirme-t-il. ! Cette question qui est capitale contrairement aux
sentiments de monsieur DIEMERT, est précisément l’une des pierres d’achoppement
de la discussion, pour ne pas dire de la bagarre, sur l’Egypte pharaonique. La
quasi-totalité des savants occidentaux ont toujours avancé le contraire,
démontrant par cela même, que si l’Egypte est située sur le continent africain,
sa civilisation quant à elle n’est nullement africaine ! Monsieur DIEMERT
lui-même affirme dans son écrit, comme s’étant révisé : « Y
a-t-il d’ailleurs aujourd’hui dans le monde une seule civilisation qui
puisse se prétendre héritière de la civilisation égyptienne ?…Peut-on dire
que cette civilisation est le fondement des civilisations africaines comme la
civilisation gréco-romaine est celle de la civilisation d’Europe ? Notre
manière de penser, notre philosophie, nos sciences, une bonne partie de nos
croyances et bon nombre de nos langues viennent en droite ligne des Grecs et des
Romains. Y a-t-il le même rapport entre les Africains d’aujourd’hui et les
anciens Egyptiens ? Il semble évident que non. », entrant ainsi
en contradiction intellectuellement mortelle avec lui-même ! Plus grave
encore, monsieur DIEMERT ne semble même pas se rendre compte du ridicule de
certaines prises de position :
quelle qualification a-t-il pour avancer des affirmations aussi graves ? A
part les quelques bribes que chacun d’entre nous a apprises au lycée concernant
l’Egypte pharaonique, son écrit montre qu’il ne connaît pas grand chose sur le
sujet. Mais que des Nègres osent affirmé qu’ils ont hérité de la civilisation
pharaonique, le voilà dressé sur ses petits ergots blancs, convaincu qu’en tant
que tel, il peut rabattre le caquet à n’importe quel Nègre quels que soient ses
diplômes universitaire, fussent-ils égyptologiques ! Que connaît monsieur
DIEMERT sur la philosophie africaine, sur notre manière de penser, sur nos
sciences et nos religions, sur nos croyances et nos langues enfin ? Probablement
pas grand chose ! Mais qu’importe toutes ces fioritures : des Nègres
ne peuvent jamais avoir de rapport avec la grande civilisation égyptienne,
voilà tout ! Le Bénin et le Mali ce n’est déjà pas si mal pour eux !
Vouloir se revendiquer de l’Egypte des Aménophis des Toutankhamon… quelle
insolence ! Monsieur en est tout révolté ! Nous autres Blancs ne
pouvons visiblement pas nous en
revendiquer c’est vrai, mais cela ne devrait aucunement permettre à des
moins que rien de s’en prévaloir !
Et monsieur DIEMERT en arrive aux questions
scientifiques : les Egyptiens pharaoniques ne sont d’aucune race,
ce sont des métisses qui vivaient au Sahara aux temps des grandes glaciations.
Toutes les recherches historiques et scientifiques le confirment ! Accuser
les égyptologues occidentaux de falsification est une aberration !
Jean Philippe DIEMERT en est très convaincu. Malheureusement pour lui, à ce
niveau des débats, les convictions sont de peu d’utilité. Quelles preuves
avance-t-il pour soutenir ces idées ? Aucune sinon qu’en Europe c’est
comme cela que l’on voit ces questions. N’aurait-il pas fallu être plus
prudent ? Pour se métisser une population se doit d’être d’une race
précise d’abord. A Ouagadougou, il y a des Chinois et à Paris, il y a plein de
Nègres. Et pourtant Ouagadougou n’est pas une ville métisse et Paris non
plus ! Quelles sont les races de base de l’Egypte pharaonique aux temps
par exemple de Ménès le premier pharaon ? Monsieur DIEMERT a-t-il déjà vu
une représentation de celui-ci ? A-t-il vu la représentation des Egyptiens
avec trois autres types raciaux, réalisée par les pinceaux même des artistes
pharaoniques, trouvée dans le tombeau de Ramsès III dans la vallée de
rois ? Apparemment non ! Mais qu’importe ! Il suffit de le dire
doctement et les Nègres vont croire tout ce qu’il soutiendra parce qu’il est
Blanc, pense-t-il. Pardonnons à ce monsieur qui, n’ayant pas une pratique
suffisante des commerçants Ouagalais ne sait pas que : « C’est
bon, mais ce n’est pas arrivé » ! « L’impuissant guéri, a
toujours tendance à vouloir s’exercer sur la femme de son traditi-praticien » !
En l’occurrence Monsieur DIEMERT, français de France, illustre parfaitement
notre adage. Qu’il pardonne donc nos élucubrations !
Enfin Monsieur DIEMERT aborde ce qu’il pense être les
questions de fond : qu’importe les origines ! Inutile de s’en
embarrasser. Ce qui compte, c’est le comportement ici, aujourd’hui !
Autrement dit, cela est inutile de chercher à savoir d’où l’on vient. Qui ont
été nos parents, d’où viennent-ils, qu’ont-ils réalisé et pourquoi ? Que
chacun se contente d’être ce qu’il est, et qu’il cherche à être bon ici et
maintenant et la messe de DIEMERT sera dite. Cette manière de voir les choses,
indique clairement que monsieur DIEMERT remet en cause l’histoire et la culture
humaines ! Car enfin à quoi servent ces éléments, si l’être humain doit se
contenter de son présent ? DIEMERT remet ainsi en cause tous les efforts
qu’entreprennent tous ces chercheurs et ces savants qui fouillent
quotidiennement les moindres recoins de la terre, à la recherche du moindre
indice pouvant nous reconnecter à nos ancêtres les plus lointains. Du moins, si
les Européens peuvent se permettre de le faire, cela est totalement inutile
pour les Africains qui ne réalisent même pas le repas quotidien !
Véritablement Cheikh Anta DIOP avait bien raison lorsqu’il disait :
« Quand on aborde les questions de la filiation des Egyptiens, les
Occidentaux de la droite et de la gauche
se rejoignent. Ils sont entièrement et foncièrement réfractaires à l’idée que
des Noirs puissent avoir quelque chose avec l’Egypte pharaonique. » Le
cas de monsieur DIEMERT est éloquent à cet égard. Il a des amis
négro-africains. Il les estime tant qu’ils se contentent de se tenir à leur
place, c’est-à-dire la dernière. Qu’ils fassent le moindre geste pour montrer
que même s’ils sont devenus ce qu’ils sont, ils ne l’ont pas toujours
été ; que dans le passé ils aient été grands ne peut que faire monter sa dose d’adrénaline.
Monsieur Jean Philippe DIEMERT, savez-vous que nos
Ancêtres ont affirmé fort judicieusement que : « Le caractère (entendez
la réalité d’une personne) et la grossesse sont de la même nature. On ne
peut les cacher bien longtemps » ? Vos réflexions fameuses
peuvent parfaitement illustrer cet adage. Décidément : « Si on
tenait compte des cabrioles du singe, on laisserait volontiers sa chair se
brûler dans le feu » !
Bétéo D. NEBIE
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