Le serment qu'il faut prêter en Afrique
Un serment pour régler l'impasse en Afrique
Il ressort clairement que l'un des plus gros problèmes du continent noir, c'est le cynisme des dirigeants africains. Ils passent leur temps à mentir, à voler, à tuer et à torturer leurs populations sans aucun état d’âme. A telle enseigne qu'un Américain aurait soutenu que le vrai problème de l'Afrique est d'être dirigée par des gens qui ne l'aiment pas ! L'équation est donc la suivante : comme il semble impossible de ne pas avoir de dirigeants à la tête de nos Etats, et comme ils nous mentent à longueur de journée et ne font jamais ce qu'ils nous promettent, il nous faut trouver un moyen pour les contraindre à avoir un minimum de justice, de moralité et de probité.
Une solution aurait consisté à élire des personnes sérieuses et honnêtes. Seulement, ils arrivent à nous dribbler aussi à ce niveau pour se déclarer élus, même si manifestement ils ne le sont pas. Donc cette alternative n'est pas opérante. Comme l'assure l'adage africain, "Il faut toujours éviter de faire la bagarre avec celui qui ne connaît pas la honte. », puisqu'on ne peut jamais gagner. En effet, celui qui ne connaît pas la honte n'a ni déontologie, ni morale. On sait que dans une bagarre, il y a ce qu'on appelle avoir le sens de l'honneur à éviter certaines choses parce qu'elles sont trop basses pour être moralement défendables même dans une guerre ; celui qui n'a aucune honte à utiliser tous les moyens pour arriver à ses fins, a nécessairement un grand avantage sur celui qui est regardant sur certains moyens à utiliser. En Afrique, il y a aussi cette sagesse qui soutient que « il faut éviter de pleurer comme un enfant sous prétexte que le fouet fait mal ». Nous avons des problèmes, évitons d’être fatalistes et penser qu’on n’y peut rien. Soyons et raisonnons comme des adultes. Quel moyen pourrions-nous employer au niveau de nos Etats afin d’avoir un minimum de chance qu’un changement se produise au niveau du comportement calamiteux de nos dirigeants ? Rien ne nous empêche de tenter celui qui suit.
Nos Etats sont des républiques. Les plus hauts dirigeants se choisissent par des élections. Nous savons qu’une fois élus, nos dirigeants, avant de prendre fonction, font une prestation de serment. Au lieu que les choses se passent de la manière que nous savons, proposons que les prestations de serments se passent devant des structures auxquelles nous faisons tous confiance : nos fétiches. J’ose croire que personnes ne doutent que tous autant que nous sommes, faisons confiance aux fétiches, en ce sens qu’eux ne trichent pas ! C’est vrai, on va nous rétorquer que certaines religions considèrent les fétiches comme sataniques. Cependant il s’agit là de croyances religieuses que nos constitutions considèrent comme faisant partie de choix personnels, et qui n’ont rien à voir avec la gestion de nos Etats. N’oublions pas que nous sommes dans des républiques c’est-à-dire des Etats laïcs. Si quelqu’un pense que sa religion lui interdit de considérer les fétiches comme positifs, il n’est nullement obligé de briguer un mandat où il serait obligé de prêter serment.
Un jour où je faisais cette proposition, un frère m’a rétorqué que nos dirigeants n’ont même plus peur des fétiches. J’avoue que j’en doute. De toutes manières, rien ne nous empêche d’essayer. Dans tous les cas, nous savons aujourd’hui grâce à la science historique, que nos ancêtres dirigeaient les Etats africains sous de tels auspices. Nous savons aussi que les dirigeants de ces Etats ont été moins veules que ceux d’aujourd’hui. Enfin nous sommes tous imprégnés de la boutade populaire qui soutient qu’on ne change pas une équipe qui gagne. S’ils ont été pour quelque dans la bonne conduite de nos anciens dirigeants, pourquoi ne le seraient-ils pas pour ceux des temps présents ? « Où a-t-on jamais vu un baobab fructifier des gombos ? ».
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