Africa Renaissance

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Les étapes de la libération

La libération mentale

 

 Il y a quelque temps, j’affirmais que l’unité africaine, seule condition d’une libération totale du peuple négro-africain, devrait être entreprise, soit avec nos dirigeants, soit probablement sans et contre eux. Je pense aussi qu’au risque d’affronter nos gouvernants africains, cette tâche devrait dans tous les cas, être engagée. En ce sens posons-nous la question, qu’est-ce qui est vraiment essentiel, qui conditionne tout le reste et que nous pouvons et devons entreprendre nécessairement avant tout autre engagement ? Quel est l’attitude-levier qui conditionnera toutes les autres actions indispensables à notre libération mentale ? Il ne faut en effet pas se leurrer, notre libération sera d’abord mentale, certains diraient spirituelle, ou ne sera jamais !

Et pourquoi ? Eh ! bien, parce qu’aucun peuple ni aucun être humain ne saurait être fort, s’il ne l’est à l’intérieur de lui-même d’abord. Or nous avons besoin de force pour notre libération. Chacun sait qu’elle ne nous sera jamais donnée pour nos beaux yeux ! Les hommes comme les peuples sont des êtres vivants qui ont un corps et une âme (certains diraient un esprit). Or l’intérieur  (l’âme) qui est le contenu, est plus important que le contenant qui est l’extérieur. Quand un récipient contient du dolo par exemple, tout le monde sait que c’est le dolo l’essentiel et le récipient (jarre, gourde, bouteille ou calebasse) est important certes, puisque sans lui le dolo ne saurait se balader en l’air. Mais tous nous savons pertinemment que  c’est pour le dolo que le monde massé sous le hangar attend, nullement pour la gourde, quelle que soit par ailleurs la beauté de sa décoration ! Cette image un peu caricaturale montre tout de même l’idée que nous essayons de développer. Qu’est-ce à dire ?

Nous voulons engager une guerre pour une cause qui nous est chère. Nous savons que nous devons nous armer pour ce faire. Mais quelle est l’arme que nous  devons utiliser ?  Des fusils, des coutelas et des lances ? Sûrement pas, car cela serait ridicule. De toutes les façons, cela dépendrait alors des Etats dont nous savons que nous devons nous passer. Il nous reste tout de même l’essentiel : notre être entier, corps et âme. Comment cet être peut-il devenir fort au point de nous servir de rempart contre tous nos adversaires et ennemis ? En le renforçant. Comment renforcer notre moi intérieur, notre âme ou notre esprit ? En le protégeant contre les agents pathogènes. Quels sont les agents pathogènes d’une âme ou d’un esprit ? La faiblesse culturelle ou spirituelle ? Quelles est la faiblesse culturelle et/ou spirituelle que vous connaissez ? Les religions et les spiritualités exogènes ! Cela est-il assuré ? Oui puisqu’elle nous détourne de notre moi profond. Et voilà, nous tenons notre bonhomme ! Mais quel bonhomme ! Il est immense !

Si nous nous trompons, ce qui est parfaitement possible, alors nous souhaiterions bénéficier des éclairages des autres. Comme disait Nelson Mandela, « Pour être capable de faire ce que nous-mêmes pensons que nous sommes incapables de réaliser, il faut puiser dans le travail des autres. » ! Si donc quelqu’un pense que nous avons tort, et qu’il a une meilleure idée, nous sommes toute ouïe.

Cependant, si nous avons raison, alors il faudra que chacun de nous tire la conclusion tout seul est prenne ses responsabilité. On ne se rend toujours pas compte du degré de servage que nous subissons et que nous-mêmes alimentons à travers notre colonisation mentale et/ou spirituelle. Les gens oublient souvent que toutes les croyances et toutes les religions font référence à des fondateurs qui ne sont que leurs ancêtres à eux. Si ces croyances étaient aussi universelles qu’on veut nous le faire croire, pourquoi ne fait-on pas fi de ces personnages et ne s’attacher qu’au message ? Mais nous constatons que les noms ne manquent jamais. Ils sont même la cheville ouvrière de ces croyances. Mais nous, que faisons-nous de nos ancêtres qui, bien souvent sont insultés  et avilis par ces religions et ces croyances. Qu’ont-ils fait de si mauvais nos ancêtres à nous, à part le fait qu’ils n’ont pas suivi le chemin que ces peuples ont emprunté ? Mais quel peuple a-t-il jamais emprunté le chemin d’un autre ? Les Nuna du Burkina disent qu’un jour naquit dans la lignée des singes, un singe si beau qu’il trouva indigne pour son élégance, un mariage avec une guenon. Il choisit de prendre femme chez la race des biches, si fine si belle. Lorsqu’il se présenta dans la maison de sa dulcinée, une des copine de celle-ci, s’écria : « Qui c’est ce garçon avec des yeux aussi profonds ? » ! La morale de l’histoire : nul ne saurait être beau que parmi les siens ! Mais nous, où sommes-nous culturellement et spirituellement ? Comment maintenant retrouver notre spiritualité intrinsèque ? Cette question mérite à son tour d’être approfondie plus tard.

 

 



11/05/2013
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