Les plus forts sont-ils les plus indiqués pour diriger l'humanité ?
Les plus forts sont-ils les indiqués pour guider l’humanité ?
Les 5 et le 6 septembre 2013 s’est célébrée à Saint-Pétersbourg en Russie, la grande messe du G20, entendez le Groupe des 20 pays les plus puissants du monde. Ici, il faut reconnaître que tous ne sont pas aussi puissants que cela. Mais là n’est pas la question.
L’histoire de ces groupes a commencé sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing dans les années 1970. A l’époque c’était un G5, puis sont venus les G6, G7, G8… et aujourd’hui le groupe qui se réunit en Russie. Si à l’origine les préoccupations abordées lors de ces messes concernaient essentiellement l’économie, présentement, les choses ont légèrement évolué. Toutes les questions brûlantes sont aujourd’hui sur la table des G. On disait à leur création que leur existence devait permettre d’aborder les questions concernant leurs intérêts. Ainsi, lorsque le président Valéry d’Estaing proposa la réunion du G5, c’était essentiellement pour trouver une solution à l’embargo pétrolier que l’OPEP avait engagé. Les autres « grands » ou « puissances » s’y invitèrent au fur et à mesure pour qu’aujourd’hui l’on parle de G20. Cependant n’oublions pas que les autres G. n’ont pas tous pour autant disparu.
Ainsi donc, les plus puissants de la terre se réunissent périodiquement pour se pencher sur la défense de leurs intérêts. Et comme il fallait s’y attendre, ce sont les mêmes qui décident aussi pour le reste de l’humanité dans les autres forums internationaux. Ils se sont même à l’occasion confondus avec la Communauté Internationale, les bailleurs de fonds, les grandes puissances etc. ! Comme le palefrenier et cuisinier d’Harpagon, ils ont de la sorte plusieurs casquettes, pour ne pas dire toutes les casquettes. Mais là où le bât blesse, au regard de l’ampleur des décisions qu’ils prennent, c’est que la notion « d’intérêt » est si prédominante que le reste de l’humanité est réduit à un rôle de faire-valoir ! Or pour une telle responsabilité, il me semble qu’il fallait beaucoup plus que la seule puissance, qui en fait signifie simplement la force. Et ils ne se prévalent que de celle-ci en effet. Il y a donc problème. Pourquoi ?
Ramener l’essentiel des prérogatives d’une société à la seule force pose un problème « civilisationnel ». Depuis le début de l’humanité en effet, on estime que l’homme a probablement compté d’abord sur sa force. Puis progressivement, s’étend rendu compte des insuffisances de la seule force, il a préféré la loi à celle-ci. Ce mouvement est considéré comme celui du passage de la barbarie à la civilisation. Retenir la loi comme valeur supérieure à la force est de ce fait un progrès de l’humanité. Mais lorsqu’aujourd’hui la puissance c’est-à-dire la force revient comme la valeur référentielle, quel sens donnons-nous à ce mouvement ? L’être humain s’était-il trompé et amorce présentement un repli vers la force comme valeur supérieure à la loi ? Auquel cas, il faut avoir le courage de le reconnaître ! Ceux qui font confiance à la force pour dicter leurs lois aux autres sont-ils prêts à reconnaître comme valeur supérieure, ce mouvement contraire à celui naguère reconnu ?
Les conséquences de la gestion du monde par les « grands » d’aujourd’hui, montrent éloquemment qu’il est vain de croire à une quelconque valeur de la force. Celle-ci est en effet, le frère jumeau de l’injustice. L’injustice n’a jamais été une valeur. Nulle part ! C’est au contraire le prototype achevé de l’antivaleur. Et dans toutes les sociétés, la loi a précisément été créée pour barrer la route à l’injustice qui est la source de toutes les violences, de tous les malheurs, de toutes les catastrophes dans les sociétés humaines. Seule la loi devrait permettre une juste manifestation de la force. Toutes les sociétés humaines civilisées, ont été unanimes à le reconnaître. Sauf la société des puissants d’aujourd’hui.
Ils ont frappé d’innombrables pays : l’Iraq, le Pakistan, le Vietnam, la Libye, la Côte d’Ivoire, etc. ; presque partout, ils n’ont laissé dernière que cendre et désolation… Ils s’apprêtent à frapper la Syrie. Et après ? Une société fondée sur la guerre ne sera jamais une société civilisée. Ce sont des sauvages qui dirigent la société humaine aujourd’hui ! Les prêtres égyptiens l’avaient prédit. Mais ils ont aussi prédit la fin de cette décadence ! Les Nuna du Burkina Faso affirment : « Lorsqu’on voit un charognard sur la dépouille d’un être humain, il faut le chasser parce qu’il n’est pas à sa place. » !
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 124 autres membres