Africa Renaissance

Africa Renaissance

Les sectes en Afrique

La percée des sectes en Afrique : une menace ?

 

Introduction

 

Les dernières décennies des années 1900, ont vu un accroissement exponentiel des sectes dans le monde et par conséquent en Afrique aussi. Il est aujourd’hui presqu’impossible de dénombrer rien que les sectes chrétiennes. Mouvement venu paraît-il essentiellement de l’Amérique après la « ruée vers » l’or qui a engendré les films western qui ont subjugué le monde entier avec des acteurs de génies comme John  Wayne, les sectes ont trouvé là-bas un terreau fertile à cause d’un certain nombre de facteurs particuliers : la nature des hommes qui se sont retrouvés dans ce pays, l’envie d’une liberté plus grande qu’en Europe dont beaucoup d’adeptes à l’aventure américaine avaient besoin, etc.

L’Afrique qui, pour des raisons diverses s’est engouffrée dans les spiritualités étrangères, a constitué un terrain particulièrement propice à la propagation des sectes, surtout au cours du 20e siècle. La situation difficile des populations africaines matériellement parlant, la désintégration des croyances endogènes due aux diverses agressions culturelles, politiques et religieuses, la « mirobolance » des propositions des sectes quant à la résolution des problèmes de la vie etc., tout cela a favorisé le développement des sectes en Afrique. On dit que les principaux atouts des sectes concernent deux éléments vitaux de l’homme : la santé et les besoins matériels. Vrais ou faux, mettre en avant de telles promesses, c’est assurément suffisant pour s’attirer du monde dans des contrées où la chose la mieux partagée est la pauvreté matérielles.  Il s’agit de savoir si cette propagation, même affublée de toutes les promesses vitales qu’elle véhicule, est bénéfique ou non pour les Africains.

 

Qu’est ce qu’une secte ?

 

L’Encyclopédie Encarta 2009 présente un point de vue intéressant sur les sectes. En remontant jusqu’aux origines des sectes chrétiennes, elle donne un panorama essentiel des sectes, leurs origines et leurs principales orientations :

 

 

 

 Sectes[1], groupes religieux qui se définissent, ou sont définis, comme dissidents par rapport aux religions orthodoxes ou traditionnelles.

1-      PRESENTATION

Le terme peut avoir des acceptions très différentes selon qu'il est utilisé par la science des religions, par les médias ou par le grand public.

Dans le contexte de l'étude sociologique des religions, le mot « secte » désigne, en général, un groupe qui s'est séparé de la religion dominante ou orthodoxe pour des raisons doctrinales. Il peut également signifier « partisan » ou « parti » : ainsi dans l'islam le terme « shiite » (de shia, « les partisans ») désigne-t-il (en Iran et ailleurs) les disciples d'Ali, gendre du prophète Mahomet. Dans le bouddhisme japonais, « secte » sert souvent à désigner les traditions intransigeantes du Nichiren pour les distinguer du bouddhisme mahayana plus éclectique et des autres traditions syncrétiques.

En revanche, dans l'usage courant, les termes « secte » et « sectaire » dénotent la déviance ; l'adhésion à une secte est perçue comme un signe d'aliénation et de désordres psychologiques et émotionnels.

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HISTORIOGRAPHIE DU MOT

L'usage savant du terme « secte » et de ses dérivés renvoie aux travaux du sociologue allemand Max Weber et du théologien Ernst Troeltsch (1865-1922). Ils définirent la secte par opposition à l'Église, sans toujours tenir compte du fait qu'il n'existe pas d'Église stricto sensu dans les religions et traditions non chrétiennes. À condition donc de substituer à la notion d'Église les termes culturellement plus neutres de « religion dominante », on peut reprendre une bonne partie de leur typologie des caractéristiques respectives de l'Église et de la secte. Weber et Troeltsch ont souligné la nature « inclusive » des Églises qui intègrent le saint comme le pécheur, le juste comme l'injuste, par opposition à « l'exclusivisme » des sectes qui n'admettent que les croyants engagés. Weber insista sur cette conséquence essentielle : l'adhésion à une secte est volontaire et doit se « mériter », tandis que l'Église n'impose ni examen ni qualifications pour y entrer.

Troeltsch a dépeint la secte comme un petit groupe composé en majorité de gens pauvres, ayant renoncé aux biens de ce monde et en quête d'un esprit de fraternité immédiate. Il y oppose les « réseaux mystiques », selon lui plus ouverts, moins systématiques et réglementés. Bien des sociologues contemporains (Victor W. Turner) jugent, au contraire, que ces groupes communautaristes (y compris les communautés hippies ou les gangs de jeunes) relèvent surtout de l'aspiration à la fraternité immédiate et d'une pensée d'allure apocalyptique.

Le sociologue britannique Bryan Wilson a préféré définir les sectes en fonction de leur rapport au monde. Il a ainsi fait une distinction entre des religions dominantes, généralement favorables au maintien de l'ordre établi, et les sectes, ou religions nouvelles, qui le contesteraient. Pour le reste, il reprend largement Max Weber : la secte est une organisation volontaire ; l'appartenance à une secte, organisation exclusive, demande de faire ses preuves ; les dissidents — sur le plan moral ou doctrinal — sont exclus ; la secte se conçoit elle-même comme un groupe d'élus et insiste sur l'égalité entre ses membres tout en admettant une forte hiérarchisation.

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TYPOLOGIE DES SECTES D'ORIGINE CHRÉTIENNE

Wilson a défini quatre catégories de sectes. La première ou secte conversionniste : l'Armée du Salut et les Églises évangélique et pentecôtiste en offrent des exemples. Elle se caractérise par un grand attachement à la véracité littérale de la bible et par l'importance accordée à l'Évangile, aux thèmes du péché et de la rédemption.

La deuxième ou secte adventiste : les mormons et les témoins de Jéhovah en sont des exemples. Elle fait de la foi authentique et non de l'expérience de la conversion la condition principale de l'adhésion. Ces sectes adventistes attendent d'une intervention divine le renversement de l'ordre social existant. Elles se rapprochent par là des mouvements millénaristes qui annoncent l'imminence d'un changement radical et bénéfique ouvert à tous ceux qui ont la foi.

Les sectes que Wilson nomme « introversionnistes » insistent sur le repli hors du monde et dans la communauté des élus. Cette tendance à l'isolement est un trait commun à beaucoup de sectes contemporaines.

Enfin, le quatrième grand type est la secte gnostique qui, loin de souscrire au retrait hors du monde, offre au contraire sa propre théorie et interprétation de la véracité divine spécialement formulée pour la vie en société. La science chrétienne et un certain nombre de mouvements du New Age relèveraient de cette dernière catégorie.

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COERCITION SECTAIRE ET POUVOIRS PUBLICS

On explique souvent le foisonnement actuel des sectes par l'anxiété éprouvée, en particulier par les couches défavorisées, devant les changements profonds et rapides de la société. Régulièrement des révélations viennent confirmer les méthodes de recrutement coercitif et l'existence de structures hiérarchiques autoritaires dans beaucoup de ces mouvements. Cela pose naturellement un problème de libertés publiques. L'attrait qu'exercent de nouvelles religions contemporaines sur ceux qui recherchent de nouvelles formes de spiritualité peut mener aux plus graves dépendances psychologiques. Cependant, les pouvoirs publics sont mal fondés à décider, en dehors de délits établis, quels mouvements sont condamnables et quels autres permettent à des individus (voire à des sociétés entières comme dans le cas des cultes du Cargo en Mélanésie pendant la période coloniale) d'assimiler et d'accepter les changements rapides de leurs conditions culturelles, sociales et économiques. »

Ce développement de l’Encyclopédie Encarta, est révélateur de la véritable essence des sectes chrétiennes. Si ces dernières sont en effet les plus nombreuses en Afrique, elles ne sont pas les seules sur le continent  noir. On peut en effet faire des références à de telles réalités dans la religion musulmane. Ainsi les musulmans dits « wahabia » ne sont absolument pas perçus comme de vrais musulmans pour la majorité des musulmans qui existent en Afrique noire. Mais au-delà de ces sectes qu’on peut qualifier d’internationales, il se développe en Afrique une multitude d’autres,  souvent très locales, mais aussi violentes sinon plus violentes que celles qui sont connues à une grande échelle.

Au-delà de toutes ces considérations, il faut poser le problème des sectes dans ses principes, mais aussi par rapport à la perception de l’Africain traditionnel.

La perception africaine des sectes religieuses

Pour l’Africain traditionnel, il ne saurait y avoir de sectes. Les communautés humaines sont fondées sur des cultures particulières et différenciées dès la base. La religion fait partie intégrante de ces cultures spécifiques. Il ne viendrait donc à l’idée de quiconque de remettre en cause la manière dont un groupe humain gère sa relation avec l’invisible, le transcendantal, le divin. De cette manière, la seule chose qu’on peut faire quand on se retrouve avec une religion étrangère, c’est de constater les différences et ressemblances avec sa propre manière de faire. Il ne viendrait à l’esprit d’aucun Africain traditionnel de juger la religion d’une autre communauté. Cette situation nouvelle, qui consiste à juger les autres à l’aune de sa propre croyance, est arrivée avec les religions dites monothéistes ou universalistes.

Pour ces religions en effet, la vérité divine est unique et univoque. Ladite vérité a été révélée sinon prononcée par Dieu lui-même. Il ne viendrait donc à l’idée de personne de se prêter à une quelconque interprétation. De la même manière, tous ceux qui ne suivent pas littéralement ce qui est dit – et qui est inscrit dans un livre saint – sont contre la parole de Dieu et doivent être donc traités comme des ennemis de Dieu.

Il a donc fallu que les Africains quittent la compréhension traditionnelle africaine pour être dans la logique de violence des sectes religieuses, chrétiennes ou musulmanes. Mais aujourd’hui, il faut avoir le courage de reconnaître que les Africains sont devenus, par la force des choses, majoritairement chrétiens ou musulmans. Même s’ils ne le sont que de façade, c’est cela la vérité ! C’est dire qu’ils sont intimement concernés par le problème des sectes. Et la pauvreté aidant, l’Afrique est devenue la terre par excellence des sectes religieuses. Ceci étant dû à la stratégie fondatrice de sectes : Dieu peut tout faire pour toi, à condition d’avoir la foi ! Il est aujourd’hui impossible de connaître le nombre de ces dernières sur le continent africain. Elles sont probablement des milliers, sinon des dizaines de milliers ! Rien que dans la ville de Kinshasa, il y aurait des centaines, comme le soutient Gilles Remiche dans son documentaire : Marchands de miracles. Un aspect particulier du mental africain est à prendre en compte afin de comprendre comment se pose le problème des sectes sur notre continent. L’éducation traditionnelle le prédispose à croire. Amadou Hampâté Ba n’a pas plaisanté en vain lorsque, parlant des prédispositions mentales du négro-africain, il a dit : « L’Africain est si croyant, qu’il croit à la politique ! » Dans un milieu de ce genre, les sectes ont donc un terreau fertile pour leur propagation. Et c’est cela le véritable problème !

Et pour aller dans le sens de la réflexion qui nous concerne, il importe de relever le fait extraordinaire que dans les principes, seuls les Africains devraient pouvoir gérer la montée des sectes avec le minimum de casse ! En effet, pour des raisons culturelles et sociologiques, ils sont les mieux préparés à accepter toute religion et toute secte, avec une égale tolérance. C’est précisément ce que nous soutenions plus haut. Contrairement aux religions révélées ou religions du livre, ou encore religions universalistes, les Africains traditionnellement sont restés plutôt au niveau du chacun avec son approche vers la divinité. Une telle disposition d’esprit permet d’accepter la vérité de l’autre comme étant aussi respectable que la sienne propre. Les Africains d’aujourd’hui ont-ils cependant gardé ces conceptions traditionnelles ? Rien n’est moins sûr !

L’exemple du Nigeria confronté à une violence récurrente entre chrétiens, musulmans, ou forces de l’ordre, est assez éloquent.  En juillet 2009, à Maiduguri, plus de trois cents (300) morts ont résulté des affrontements entre les forces de l’ordre et la secte Boko Haram. Cette secte qui souhaite établir la Charia  (loi islamique) dans l’Etat, a rencontré des oreilles attentives dans presque tout le Nord-Nigeria. Comment souhaiter la mise en œuvre d’une loi musulmane dans nos Etats modernes d’aujourd’hui, sauf si on est guidé par un aveuglement sectaire suicidaire ? Pense-t-on seulement à ceux qui ne sont pas musulmans ?

Les violences de Maiduguri ne sont qu’un exemple sur des dizaines d’autres qui interviennent périodiquement dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Si celles dont nous parlons ont opposé les sectaires et les forces de l’ordre, d’autres opposent aussi musulmans et chrétiens. On peut dire sans risque de se tromper que si ce pays, qui n’est qu’un exemple en Afrique ne se ressaisit pas afin de trouver une réponse adéquate à cette situation, il est menacé à terme, dans son existence même !

D’où peut venir la menace ?

Lorsqu’on analyse scrupuleusement le sens de ce qui précède, il est évident que la poussée vertigineuse des sectes, représente une menace sérieuse pour le continent noir. Et ceci est la conséquence de plusieurs facteurs.

1-     Les facteurs psychologiques du négro-africain. Quoiqu’on puisse dire, l’environnement éducationnel traditionnel constitue le premier facteur qui favorise la pénétration d’un phénomène comme la propagation des sectes. Conditionnés dès leur berceau à croire à des phénomènes spirituels, ce que les Occidentaux ont appelé la superstition, les enfants négro-africains gardent au tréfonds de leur conscience, des replis tournés vers le transcendantal, le divin, l’extraordinaire. Sur cette réalité, des penseurs très nombreux ont estimé que la notion d’athéisme est sinon inexistante, du moins très négligeable en Afrique noire. Ajoutez-y l’environnement délétère de pauvreté ambiant, on constitue là un mélange particulier qui est attiré vers tout ce qui peut sortir de l’ordinaire, pour s’orienter vers l’extraordinaire, l’incompréhensible, le non matériellement explicable. Dire à ce genre d’individus que tous les problèmes ont une solution commune et qui plus est, entièrement à leur portée (prières, invocations, jeûnes, etc.), c’est ouvrir une porte qui aimante irrésistiblement !

2-     L’extraversion spirituelle. Si les conditions initiales de spiritualité étaient maintenues, il y avait toutes les chances que les tensions des sectes se présentent sous les traits d’un pétard mouillé. Mais les réalités du Négro-africain sont entièrement modifiées par les facteurs d’aliénation culturelle, et les contraintes de la vie citadine. En effet, les adultes qui ont pu être éduqués dans les réalités traditionnelles de l’Afrique et qui gardent une connaissance suffisante de ces dernières, vivent dans les villages. Ils n’arrivent plus à satisfaire à leurs besoins premiers, comme se nourrir, se vêtir et éduquer leurs enfants. Ces derniers sont préférablement envoyés dans les écoles qui sont de véritables nids d’aliénation. Quant aux adultes qui vivent dans les villes, ils sont à leur tour soumis à un aliénant  environnement (religieux, médiatique, nouvelles technologies de l’information et de la technologie, Internet etc.) ; ils ne sont d’aucune utilité pour les jeunes Négro-africains en matière de connaissance des réalités profondes de nos aïeux, dans la mesure où tous ces éléments les happent eux-mêmes vers un horizon qu’ils ne maîtrisent pas. Ils sont de la sorte des non-partants pour cette cause ! S’ils n’en ont d’ailleurs pas une peur bleue, ils sont entièrement incapables de défendre le moindre maillon plausible. De cette manière, les enfants négro-africains n’ont aucun repère sérieux, à supposer qu’ils aient une quelconque envie de s’orienter vers les connaissances intrinsèques de l’Afrique !

3-     La situation internationale. Il faut craindre très sérieusement, s’il y a une troisième guerre mondiale, qu’elle ne soit déclenchée par des intransigeances religieuses. Aujourd’hui, tous les ingrédients sont réunis pour qu’une telle guerre éclate : injustice de plus en plus prononcée par les forts (les Occidentaux) sur les faibles que constitue le reste du monde, intolérance de plus en plus énorme entre les sectes, armes de plus sophistiquées et de plus en plus destructives, et qui sont par ailleurs à vil prix, etc. L’Afrique est un poids mort dans ce combat de Titans, mais constitue paradoxalement la chair à canon de la guerre à venir !

Conclusion

Les sectes qui sont devenus très nombreuses et très intolérantes de nos jours constituent à n’en pas douter une véritable menace pour la quiétude de l’humanité. Les Africains qui ont perdu leurs repères depuis la très longue domination de leur continent, sont aujourd’hui à la croisée des chemins. Ce croisement sera-t-il une occasion de réconciliation des hommes ou un celle d’une grande conflagration ? Une réponse devra de toutes les façons pointer du nez dans les années ou les décennies à venir.

Le continent africain, mère de l’humanité et génératrice de toutes les civilisations humaines pourra-t-il encore une fois sauver la terre de la destruction ? Une réponse affirmative à cette question pourra être tentée si les Africains eux-mêmes se rendent compte de leur contribution obligatoire à la crise. Et plus important encore s’ils acceptent de revoir toutes leurs tentatives à tout problème à l’aune de leurs valeurs ancestrales, fondées l’humanisme et la tolérance. Ainsi, ils pourront donner raison au prof. Joseph Ki-Zerbo, auteur de   Histoire de l’Afrique noire  qui affirme : « De l’Afrique, arrive toujours quelque chose de nouveau » !


Indications bibliographiques

Amadou Hampâté BA : La parole vivante dans Histoire générale de l’Afrique, 1, UNESCO, Paris 1980

Association monastique de réflexion sur les symbolismes dans les cultures africaines (Amorsyca: Enquêtes et Archives du CILTADE. Louvain-la-Neuve, Réf.Ouest-Afrique, 1991

Centre d’Etudes et de Recherches sur les Valeurs Africaines (CERVA) : « La Parole africaine ». Editions ACIVA. N°1/ 1993

 CISSE Y. T. : La grande geste du Mali. Karthala et Arsan. 1988

Clémentine Madiya Faïk-Nzuji : La puissance du sacré : l’homme, la nature et l’art en Afrique noire. La Renaissance du Livre, Bruxelles, 1993

KI-ZERBO : Histoire de l’Afrique noire d’hier à demain. Hatier 1978

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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06/12/2010
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