Africa Renaissance

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matriarcat africain

L'Afrique noire est matriarcale

 Notre professeur de mathématiques, monsieur Briam nous disait vers la fin des années 60 : « Si tu veux récolter dans un an, sème le mil. Si tu veux récolter dans dix ans, plante un arbre. Mais si tu veux récolter dans cent ans, instruit le peuple ! »

Il est des questions que toute société digne de ce nom, doit trancher pour être à l'aise. Celles-ci sont de plusieurs ordres. Certaines sont capitales, d'autres le sont moins. Les capitales concernent essentiellement l'identification, la vision du monde, l'orientation de la société, la gestion de la cité, etc. L'Occident a toujours soutenu que toutes les sociétés ont évolué de la même manière. Ainsi, pour prendre un exemple, Karl Marx a soutenu que toutes les sociétés humaines organisées passent par une phase esclavagiste, une phase féodale, une phase bourgeoise. Elles évolueraient toutes  vers la phase prolétarienne qui serait l'ultime. En attendant peut-être la fin des temps pour tirer une conclusion par rapport à la théorie marxiste, constatons qu'il y a pas mal de scories et même d'erreurs dans cette façon de voir les choses. Déjà en Europe qui a servi de base d'analyse, beaucoup d'inexactitudes sont patentes. C'est vrai que, malgré la chute du Mur de Berlin et la Perestroïka,  les tenants de la théorie marxiste soutiennent que ce n'est qu'un recul pour mieux sauter ! Mais comme Marx, d'autres penseurs occidentaux avaient soutenu que les sociétés humaines évoluent toutes du matriarcat vers le patriarcat qui serait donc une phase qualitativement supérieure. Cette thèse, soutenue au XIXè siècle par des savants comme Bachofen, Morgan et Engels, a été battue en brèche par les travaux du professeur Cheikh Anta Diop. Les savants occidentaux ont farouchement combattu l'éminent savant africain. Et comme la balance penchait inexorablement en faveur des thèses de Diop, ses homologues occidentaux se sont rapidement transformé en politiciens perfides, pour décréter un ostracisme, une conspiration de silence contre ses œuvres. Qu'en est-il aujourd'hui de cette question capitale ?

Beaucoup de penseurs, parmi lesquels une grande majorité d'intellectuels africains, estiment qu'à ce niveau on peut constater deux types de sociétés africaines : les sociétés matriarcales qui évoluent rapidement vers le patriarcat, et les sociétés patriarcales. Il n'y a rien de plus faux qu'une telle position. Pour qualifier une société, il convient souvent d'aller au delà des constations de surface, pour regarder le fonctionnement sous-jacent. Or à ce niveau, l'importance du neveu, dans la quasi-totalité des sociétés africaines prouvent un fonctionnement matrilinéaire rigide. Sans prendre en compte les sociétés Ashanti, Dagara, ou Baoulé etc . dont les séquelles matriarcales sont évidentes, on rechercherait en vain une seule société africaine qui ne reconnaîtrait pas le rôle capital du neveu. C'est le neveu qui sacrifie aux mannes des ancêtres. C'est lui qui peut intercéder pour aplanir n'importe quel problème dans la maison de ses oncles. Il est chez lui, chez ses oncles, plus que chez ses pères. Quand une personne décède, il est impossible de l'enterrer sans le quitus de ses oncles… Cela est loin d'être le cas en Occident où Cheikh Anta Diop a mis au défi Bachofen et compagnie de montrer une seule société occidentale ancienne, ayant connu le matriarcat ! A ce jour, aucune confirmation occidentale n'a jamais été apportée sur ce point précis. C'est tout dire !

Sûrement, des gens penseront : « A quoi cela sert-il de savoir qu'une société est ou pas matriarcale ? »  En fait le nœud du problème se trouve ailleurs, et il est d'importance. En entreprenant la construction de telles hypothèses, les savants occidentaux, loin de chercher à établir une vérité scientifique, étaient soucieux d'établir une hiérarchie sociale, tendant à montrer la supériorité des Blancs. Autrement dit le racisme n'est pas loin. C'est bien ce que les Nouna expriment par cet adage : « L'adulte ne court jamais pour rien dans la broussaille. S'il ne court pas derrière quelque chose, alors c'est quelque chose qui court derrière lui ! »

 DIOP Cheikh Anta : L'unité culturelle de l'Afrique noire  Présence Africaine 1959

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21/11/2007
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